mercredi 8 novembre 2006

DOSSIER DE L'HEBDO SUR LE ROUET A ACHETER ABSOLUMENT

Pour commencer un article de JM G
100 EUROS PAR MOIS POUR UN ANCIEN POULAILLER
83 RUE DU ROUET

Tout le monde est passé devant sans imaginer une seconde que, en 2006, au 83 de la rue du Rouet, en plein 8ème arrondissement, derrière un grand panneau publicitaire, des hommes payaient de 80 à 100 euros par mois pour occuper un... mauvais cabanon sans eau de 5 mètres carrés : oui, 2mètres sur 2,5. Ils étaient 11, Algériens et Tunisiens, mais retraités pour l'essentiel des travaux publics en France, et vivant au moins la moitié de l'année dans ce qui était avant installation de ces chibanis, des poulaillers!

Le taulier habitait tout près. Frappé d'expropriation, il a été indemnisé pour son logement et son "local" du 83, et il a changé d'air. Pour la première fois, parfois depuis trente ans, M. B n'est pas venu relever le compteur de ses locataires le 1er septembre dernier, empochant les loyers en liquide et sans délai. Le même M. B "logeait" une trentaine de familles dans un local proche. L'un dans l'autre, il encaissait 8000 euros par mois et en espèces...

Après relogement de deux de ces chibanis dans un 3 pièces réhabilité où MM. Laouar et Zeghina ont découver ce qu'était une salle de bain, ils restent encore neuf en attente dans les cabanons devant lesquels poussent quelques tomates et de la menthe pour le thé. Le seul point d'eau, un robinet est au fond, à côté d'une effrayante prise de courant. Des fils életriques courent un peu partout, de rallonge en prise multiple. Est-ce ainsi que les hommes vivent s'interrogeait Aragon...


Le 83 rue du Rouet c'est là

Le Rouet à Coeur Ouvert a adressé une lettre au maire de Marseille au sujet du 83 rue du Rouet, dans laquelle il explique, entre autres "[...] c’est sur cette question qu’il y a achoppement dans la mesure où l’aménageur ne semble pas envisager de reloger ces habitants sur le quartier du Rouet.Il ne faudrait pas qu’un arrêté de péril ou d’insalubrité soit le mauvais prétexte pour chasser ces habitants de leur quartier du Rouet" pour lire la lettre en entier http://lerouetacoeurouvert.blogspot.com/

Petit aparté

A mon avis si ces habitants ne sont pas relogés dans le quartier c'est triste pour eux mais c'est aussi dommage pour nous, pour la convivialité et la sécurité du quartier, parce qu'il faut bien dire que si on vit encore dans un quartier où on a pas peur de sortir dans la rue quand il fait noir, c'est bien parce qu'il y a des vieux qui tirent la chaise devant la porte le soir et quelques commerces encore ouverts. La convivialité, les gens qui se connaîssent entre eux, des habitations à taille humaine, il faut bien voir que c'est ce qui a préservé jusqu'ici notre quartier de la délinquance dont on nous rebat les oreilles à la télé en ce moment. J'espère que ça dure, mais j'ai un gros doute...